Comment se fait-il, fit observer Jonathan, rêveur, que la chose la plus difficile au monde soit de convaincre un oiseau de ce qu’il est libre
« Alors Jonathan se concentra en pensée sur l’image des grands rassemblements de goëlands survolant les rivages d’antan et, avec l’assurance que donne l’habitude, il connut une fois encore qu’il n’était pas plume et os mais liberté et espace que rien au monde ne pouvait plus limiter. »
« Souviens-toi, Jonathan, le paradis n’est ni un lieu, ni un instant, car instant et lieu sont des notions totalement dénuées de sens. Le paradis, c’est … »
« La seule loi digne de ce nom est celle qui montre le chemin de la liberté »
« – … un jour, Jonathan Livingstone le Goéland, tu apprendras que l’irresponsabilité ne paie pas. La vie, c’est peut-être pour toi l’inconnu et l’insondable, mais nous, nous sommes mis au monde pour manger et demeurer vivants aussi longtemps que possible !
Un goéland jamais ne réplique au Grand Conseil ; pourtant la voix de Jonathan s’éleva :
– Irresponsabilité ? Mes frères ! s’écria-t-il, qui donc est plus responsable que le goéland qui découvre un sens plus noble à la vie et poursuit un plus haut dessein que ceux qui l’ont précédé ? Mille années durant, nous avons joué des ailes et du bec pour ramasser des têtes de poisson, mais désormais nous avons une raison de vivre : apprendre, découvrir, être libres ! »
Jonathan Livingston le goéland by Richard Bach – Extraits